Le système endocannabinoïde (SEC)

Le Système EndoCannabinoïde (ou SEC) est présent chez tous les mammifères du globe.

Le SEC est un réseau de communication cellulaire présent dans tout le corps, sur tous les organes, avec une concentration accrue sur le système nerveux central et le système immunitaire.

Le SEC assure et d’amplifie la capacité du corps à communiquer avec lui-même.
Les cellules de notre corps ont besoin de rester en continuelle communication afin de préserver notre équilibre interne, d’assurer notre métabolisme ou nous défendre des agressions externes.
Le SEC fonctionne comme un accusé de réception et d’ouverture de nos emails.
Chaque communication intracellulaire génère automatiquement un signal du SEC qui permet à la cellule émettrice d’être informée que les informations ont bien été reçues et sont en cours de traitement par la cellule réceptrice.

Ce n’est qu’en 1995 qu’a été scientifiquement confirmé l’existence du SEC dans la forme actuellement connue.

1940 – CBD est isolé pour la première fois
1963 – CBD est synthétisé pour la première fois
1964 – THC est synthétisé pour la première fois
1988 – CB1 est identifié (dans les rats)
1991 – CB1 humain est cloné avec succès
1992 – Anandamide, premier endocannabinoïde, est découverte dans le cerveau humain
1993 – CB2 est identifié dans les humains et cloné avec succès
1995 – 2-AG, deuxième endocannabinoïde, est découvert

Rôle du SEC

Le système endocannabinoïde (ou SEC) assure le phénomène d’homéostase, essentiel à toute vie, qui préserve «l’équilibre et le bon fonctionnement du corps».
Il permet notre organisme, grâce à son réseau de récepteurs spécialisés et aux mécanismes de rétroaction cellulaire complexes, de parfaitement contrôler et adapter l’activité intracellulaire pour maintenir son équilibre et son bon fonctionnement.
L’homéostase est la capacité d’un organisme à s’autoréguler pour conserver une cohérence et un équilibre de fonctionnement (température, Ph sanguin, taux de glycémie, eau et minéraux, déchets métaboliques, etc.) Le SEC protège aussi les organes contre les inflammations ou les molécules toxiques.
Il joue en fait un rôle prépondérant dans de nombreux processus physiologiques tels que :
  • Appétit
  • Capacité mnésique
  • Cycles de sommeil et rythme diurne/nocturne
  • Développement et densité osseuse
  • Développement neuronal
  • Digestion
  • Fonction cardiovasculaire
  • Homéostasie
  • Immunité
  • Inflammation
  • Métabolisme énergétique
  • Perception sensorielle et nociceptives
  • Plasticité corticale et capacité d’apprentissage
  • Psychomotricité
  • Régulation des états émotionnels et du stress
  • Sexualité et libido
  • Troubles psychiques

Cette multi disciplinarité s’explique par le fait que les molécules impliquées dans le fonctionnement du SEC (les cannabinoïdes) ont la capacité d’être “lisibles” par de nombreux systèmes internes en parallèle.

Fonctionnement du SEC

Systeme endocanabinoïde Humain CBDtheque

Le SEC est un système interne dit “Paracrine Polymodal” complexe :

  • Paracrine : les communications se font entre cellules voisines (à la différence des cellules endocrines qui communiquent avec d’autres cellules plus lointaines)
  • Polymodal : impliquant une grande variété d’organes et de systèmes.

Le SEC fonctionne grâce à trois vecteurs :

  • Les molécules endocannabinoïdes, une famille de molécules chimiques produites par le corps humain, dont la structure est similaire aux phytocannabinoïdes, molécules apportées par la consommation de cannabis.
  • Les récepteurs cibles de ces même molécules (CB1, CB2, …)
  • Leurs enzymes, du type de la FAAH et la MAGL, permettant de réguler certaines réactions chimiques internes.

Les endocannabinoïdes

Les endocannabinoïdes (produits par notre corps) vont agir sur les récepteurs du SEC.

Les endocannabinoïdes sont synthétisés selon le type d’activation, à partir de phospholipides membranaires présents sur le neurone postsynaptique, pour y intervenir directement.
Ils permettent par exemple un rétrocontrôle négatif (accusé de lecture avec stop action) de l’influx du neurone présynaptique.
L’influx neuronal afférent est alors stoppé.

Le message a bien été transmis au neurone postsynaptique et peut déclencher la suite de réactions pour transmettre son message ou agir sur des propriétés cellulaires.

Les récepteurs CB1 et CB2

Notre SEC dispose de deux type de récepteurs : CB1 et CB2.

Ces récepteurs activent des séries de réactions chimiques internes, provoquées par la fixation des molécules endocannabinoïdes ou phytocannabinoïdes (Produites par les plantes comme le CBD) sur ces même récepteurs.

Les récepteurs CB1, présents en nombre important au niveau du système nerveux central, du cortex et de la moelle épinière, permettent, notamment, la gestion de nombreux neurotransmetteurs tels que la dopamine, la sérotonine ou encore la noradrénaline.
Les récepteurs CB1 ont ainsi un impact sur la régulation des humeurs, la libido et les fonctions sexuelles, les capacités mémorielles et la bonne santé cognitive en générale.
C’est sur ces récepteurs CB1 par exemple que le Delta9-tétrahydrocannabinol ou THC vient se fixer. Les récepteurs CB2, eux, sont majoritairement présents au sein des systèmes périphériques (peau, fascias, muscles, et système immunitaire périphérique) et sont notamment en charge de la régulation des cytokines (molécules permettant la communication au sein du système immunitaire).
Ces même récepteurs CB2, sont stimulés lors de cancers ou d’infections et impactent directement les processus d’inflammation, d’autophagie (élimination des déchets cellulaire) ou d’apoptose (processus de « suicide » de la cellule; responsable de nombreux cancers lorsqu’il est défaillant).

Sources documentaires

Le système endocannabinoïde central ; Endocannabinoids in the central nervous system
(PDF)  par Laurent Venance, Raphael Maldonado et Olivier Manzoni Un article de la revue M/S : médecine sciences
Volume 20, Numéro 1, janvier 2004, p. 45-53
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